Promotion 2013, 2e année de participation à l’atelier Fusion

Tu as déjà vécu dans un loft avec 12 amis, en incorrigible aventurier parti au volant d’un minibus et dans une tente en sol nord-albertain pour planter des arbres. Revenir à Montréal pour souffler du verre, qu’est-ce que ça fait à ton cœur de nomade?

Ces deux années et neuf étés passés sur la route ont été un réel répit de la vie citadine et scolaire. Après avoir terminé mes études à Espace VERRE, je n’étais pas à l’aise avec la réalité entrepreneuriale et j’ai donc pris le large, subvenant très bien à mes besoins en travaillant trois mois chaque été. Cette année, j’ai commencé à trouver que ma vie manquait de substance, de projets créatifs, de travail manuel. J’adore jouer avec des concepts et trouver une solution de fabrication qui rend honneur à l’idée originale.

Ceci dit, la rentrée a été un choc, en quelque sorte. J’avais tellement d’amis à voir, ma mère a déménagé en banlieue de Toronto, réaménager dans un logement, trouver et modifier un vélo en plus de commencer Fusion avec un mois à rattraper déjà, ça fait monter la pression artérielle… ça me fait penser à toutes ces artères bouchées par la construction dans la ville [rires]. Maintenant que le rush de la rentrée est derrière moi, que j’ai trouvé une place où vivre et que je me réhabitue au rythme métropolitain si rapide, je me sens mieux les jours où je fais mon heure de yoga matinal et évite de prendre le volant.

Avec tous ces défis vient une belle récompense : l’amitié et l’amour de tant d’humains extraordinaires que j’avais si peu vus depuis 15 mois. Je ne peux dire que je considère Montréal comme ma maison (j’ai besoin de plus d’espace sauvage et d’air), mais les amitiés qui y sont consolidées sont indéniables.


Tes expériences en contrées lointaines ont-elles influencé tes créations en verre? 

Oui et non. Ça m’a donné plein d’idées de projets que je pourrais faire en moulant des objets trouvés dans la nature, des installations avec du bois brûlé trouvé dans les brasiers qui sont allumés avec les restants d’arbres après la récolte. De voir la géographie depuis les airs – j’ai travaillé plus de 150 jours en hélicoptère – laisse une impression durable, à savoir comment cela s’exprimera dans mes pièces…

Et aussi les souches de forêts vierges sur la côte du Pacifique! Des troncs d’arbres immenses laissés derrière par l’industrie parce que pourris au cœur ou ayant trop de nœuds, quand ce n’est pas parce que c’est la mauvaise essence de bois… Du gaspillage inspirant la récupération. Je concocte un projet pour sauver quelques pièces de ce bois majestueux lors de ma migration avec mon atelier roulant, et les transformer en mobilier colossal, en œuvre d’art mixte avec du verre, qui soit fonctionnel et architectural [sic].

 

Une chose que les gens ne savent habituellement pas de toi?

J’ai quatre frères et sœurs, deux demi-frères, une demi-sœur qui a deux demi-sœurs et un demi-frère.