Promotion 2022, 31e cohorte des finissant.e.s

Transportée par la poésie et la narration, Dorothée Bouliane devient magicienne dans l’atelier de verre à chaud où elle souffle des bulles prêtes à s’envoler. Elle façonne aussi la technique de pâte de verre qui lui permet de mettre en vie une ville imaginaire présentée à travers son expérience personnelle et sa sensibilité. De la ville s’envole un autoportrait de l’artiste entouré de fragments, de poèmes et d’une recette. Son baluchon, entre plein et vide, est porteur de vérité. Il y a l’opacité, mais, aussi, la transparence. Il y a l’exploration de l’absurde, de l’irrationnel, de la fragilité percutante qui entraînera le spectateur vers l’infini monde du verre qui est aussi une maison en constante ébullition.

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Pour commencer, peux-tu t’introduire ?

Je suis une jeune artiste créant entre la folie et la mélancolie. J’ai cette soif de tout découvrir, de tout apprendre, de tout réinventer en gardant toujours ce respect du rituel, de la tradition. Bienvenue dans mon univers de douceurs brutales.

Pourquoi avoir choisi le verre ?

J’ai vu danser le verre en fusion pour la première fois devant mes yeux à l’âge de treize ans. Ça a tout de suite été une évidence pour moi, je devais terminer mon secondaire au plus vite pour mettre mes mains sur la canne à souffler. Aujourd’hui, je vis encore cet émerveillement au quotidien avec le verre qui me permet de créer en jouant avec la transparence et l’opacité. L’analogie que je fais entre le verre et l’humain m’est une source de création grandissante qui m’invite à en apprendre davantage sur les caractéristiques, limites et possibilités du verre.

Une chanson qui t’inspire lors de la création ?

L’album ‘’A Love Supreme’’ de John Coltrane et ‘’ Knee-Deep in the North Sea’’ de Portico Quartet sont certainement les deux albums ayant été les plus présents dans ma création des cinq dernières années. L’un me rappelant d’où je viens, l’autre, où je vais.

Quelle est la technique du verre qui t’apporte le plus de liberté lors de la création ?

Le travail du verre soufflé. C’est un amalgame de concentration et de délicatesse, de force et de rapidité. Le verre soufflé est une danse où il faut savoir être parfaitement sur le rythme pour pouvoir jouir de cette magie où le souffleur et le verre sont en communion. Cette liberté est accompagnée d’une agréable adrénaline.

Comment décrirais-tu l’œuvre que tu vas présenter lors de la prochaine exposition à la  galerie Espace VERRE ?

Je présente une œuvre de re questionnements et d’acceptation ; de soi, de la vie. Je raconte une histoire, une parcelle de mon parcours de vie, je vous amène dans mon univers. J’invite l’autre à se questionner, à s’accepter, à être sa maison.

Que retiens-tu de tes études à Espace VERRE ?

Travailler le verre est un privilège incroyable. Il faut travailler fort pour le mériter. Les efforts, la patience et la passion sont récompensés. La magie du verre sera toujours au service de ceux pouvant la prendre en charge.

 

Le vernissage de l’exposition Au-delà de l’identité aura lieu à la galerie Espace VERRE, le jeudi 9 juin prochain, à 18h.

Toutes les photographies ont été prises par le photographe Thomas Martin-Creuzot (site).